Face à un verdict de cancer, nombreux sont les gens qui paniquent et qui s'interrogent sur l'arrêt maladie. Quelle est sa limite ? Quels sont les droits des salariés qui en sont atteints ? Cet article vous détaille l'impact de la tumeur sur votre sphère professionnelle et vous informera de vos droits en tant que cancéreux. Les informations et les conseils qui y sont détaillés sauront vous orienter au mieux et vous accompagner dans cette épreuve.
Pourquoi un arrêt de travail est-il important dès le diagnostic ?
Il n'est pas facile de digérer l'annonce d'un cancer. C'est une étape assez délicate et qui fait basculer le monde du patient. Le diagnostic entraîne un ouragan émotionnel. Le patient peut se stresser, se sentir impuissant et perdu. Il a un grand besoin de soutien psychologique et d'accompagnement afin d'accepter la situation, de vouloir se battre et de mettre de l'ordre dans sa vie. Déclarer l'indisponibilité dès le dépistage de la tumeur lui offre, de ce fait, du temps de se préparer. De plus, avec le stress et le chamboulement émotionnel, il peut être amené à faire des erreurs, ce qui le met dans une position encore plus complexe.
En choisissant le congé maladie dès l'annonce d'une tumeur, le patient aura également le temps de se consacrer à la cure. Les rendez-vous chez l'oncologue, les démarches administratives et les examens complémentaires prennent du temps. Si vous continuez de travailler et de demander à chaque fois des congés afin d'honorer vos rendez-vous, cela ne va pas être bien perçu par votre patron. Avec un congé prolongé pour tumeur, vous pouvez vous concentrer sur votre parcours de soins. Quoi qu'il en soit, gardez en tête que prendre la décision d'un arrêt dès l'annonce du résultat n'est pas un signe de renoncement ou de faiblesse. C'est surtout choisir d'affronter la pathologie dans de meilleures conditions.

Quels traitements influencent la durée de l'arrêt de travail ?
Il est important de savoir qu'outre le type et le stade de la maladie, la duree d un arret de travail pour un cancer est aussi influencée par le type de traitement. Les procédés prescrits sont souvent personnalisés. L'état de santé, la tolérance et la réaction de l'organisme de chaque patient face à une cure ne sont pas les mêmes.
Quel est l'impact de la chirurgie mammaire sur le temps d'arrêt ?
Pour un patient atteint d'un cancer de sein, la chirurgie mammaire est habituellement le traitement indiqué par le docteur. En général, la période de convalescence va de 3 à 6 semaines. Si la chirurgie consiste à enlever la tumeur, c'est ce qu'on appelle tumorectomie, la convalescence est de 3 à 4 semaines. C'est une chirurgie moins invasive. L'ablation du sein ou mastectomie demande une convalescence prolongée pouvant aller jusqu'à 6 semaines. Cette convalescence peut encore s'étendre si une reconstruction mammaire est nécessaire. Il est aussi important de noter que la phase de récupération repose également sur la nature de l'activité professionnelle du patient. Si sa tâche consiste à porter des charges ou à effectuer des mouvements amples avec le bras, il lui faudra plus de temps avant la reprise de votre poste.
Comment la chimiothérapie modifie les arrêts de travail ?
La chimiothérapie est aussi un traitement avancé à une personne cancéreuse. Elle consiste à détruire les cellules cancéreuses. Protocole plus ou moins intensif, ce procédé occasionne de nombreux effets indésirables tels que la fatigue, la nausée, les troubles gastro-intestinaux (vomissement, diarrhée…), la perte des cheveux… Ces gènes sont parfois à l'origine de l'incapacité de travailler. Il se peut parfois que le patient soit aussi atteint du chemo brain. C'est un phénomène assez courant qui, après la chimio, lui inflige une difficulté de concentration. Avec la longévité du protocole (la chimio peut être entreprise chaque semaine ou sous un intervalle de quelques jours, selon la gravité de la pathologie) et le temps de la récupération, un arrêt pour chimio peut aller de 3 à 6 mois.
Quelles conséquences a la radiothérapie sur le retour au travail ?
Il s'agit d'une méthode de cure qui consiste à éliminer les cellules cancéreuses via la radiation ou les rayonnements. Le congé d'un patient peut aussi être affecté par la radiothérapie et ses effets indésirables. Sur le long terme, ce procédé occasionne :
- de la fatigue croissante
- de l'anémie
- des réactions cutanées au niveau de la zone irradiée (rougeur, desquamation et bien d'autres)
- de la lourdeur
- de la perte de poils ou de cheveux
- de la perte d'appétit
- de la baisse du nombre de vaisseaux sanguins
- des vomissements.
Afin de bien récupérer, il est nécessaire de prendre un arrêt d'activité de 1 à 2 mois. Après une radiothérapie, vous devez envisager une reprise progressive précédée d'une évaluation de votre condition physique.
Quelle démarche suivre pour obtenir un arrêt de travail ?
Pour un patient cancéreux, l'obtention d'une incapacité temporaire est un droit fondamental. Toutefois, il faudra suivre des démarches précises pour jouir des indemnités et de la protection de l'emploi.
La première chose à faire, c'est de réaliser une consultation médicale auprès d'un professionnel compétent. Cela peut être votre médecin traitant, un chirurgien ou encore un oncologue. Durant la consultation, vous discuterez de votre état et des éventuelles cures et des procédés à envisager afin de retrouver votre vitalité. N'hésitez pas à poser directement les questions qui vous rongent à votre docteur dès le début. Il est important de savoir qu'il est du ressort du professionnel de juger votre capacité à travailler.
Une fois la consultation faite, il vous remet un arrêt. Ce document détaillera le temps de l'arrêt et le caractère cancéreux de votre maladie. Vous devez, par la suite, réaliser certaines formalités administratives. Vous disposez de 48 heures pour transmettre l'avis à votre caisse primaire d'assurance maladie. Puis, vous devez également aviser votre chef. Une attestation est d'ailleurs disponible sur votre compte assurance afin que vous puissiez le transmettre à votre chef. Si vous souhaitez garder votre maladie confidentielle, vous n'avez pas à y mentionner que vous avez une tumeur maligne.
Pour une meilleure prise en charge, vous devez également connaître vos droits :
- Pour une affection de longue durée (ALD) comme la tumeur, les indemnités journalières (IJ) du régime obligatoire sont versées dès le premier jour d'arrêt.
- Si votre cas le nécessite, votre docteur peut renouveler l'arrêt. Vous n'aurez qu'à reprendre les mêmes démarches de transmission.
- Notez que vous bénéficiez également d'une protection contre le licenciement durant cette période.

Comment obtenir une aide financière en cas de baisse des revenus ?
Cette situation entraîne souvent une baisse de revenus. Vous devez savoir qu'il existe des dispositifs d'aide financière mise à votre disposition pour affronter cela. A priori, la Sécurité sociale verse des IJ à hauteur de 50 % de la rémunération journalière. Il existe également des accords d'entreprise ou d'une convention collective obligeant le chef d'entreprise à verser un complément aux IJ. Le complément veille à ce que la rémunération atteigne les 90 à 100 % du salaire brut pendant une certaine période. L'idéal est de vous renseigner auprès de votre service des ressources humaines. Il existe, par ailleurs, d'autres ressources pouvant fournir une aide financière, à savoir : la complémentaire santé, les associations de lutte contre le cancer et les aides sociales.
Comment se préparer à la reprise du travail après un cancer ?
La reprise du travail après un cancer est une étape importante. Cependant, elle nécessite une préparation soigneuse. En premier lieu, vous devez aborder votre tâche progressivement et tenir compte de votre capacité physique et psychologique.
Une préparation psychologique est fondamentale afin d'éviter la peur de ne plus être à la hauteur ou la crainte d'un surcroît de fatigue. En parler avec votre oncologue ou à un psychologue peut aider à dédramatiser cette étape et à retrouver confiance en vous et vos capacités. Vous avez également la possibilité de participer à des groupes de parole afin de vous sentir mieux, vous vous sentirez, par ailleurs, moins seul.
Sur le plan pratique, la concertation avec le docteur ou l'oncologue est une étape clé. C'est lui qui peut évaluer votre aptitude à reprendre. Ce dernier joue un rôle central afin d'évaluer votre poste et proposer des aménagements adaptés à votre situation. Cela peut être une reprise progressive via le mi-temps thérapeutique, une adaptation de vos horaires, un allègement de votre charge de travail, ou encore une modification de votre poste.
Un suivi médical régulier reste aussi essentiel même après la reprise. Il permet de surveiller votre condition générale, de gérer d'éventuelles réactions indésirables et d'ajuster si besoin les aménagements mis en place. Anticiper, communiquer et vous faire accompagner sont les maîtres-mots d'une reprise sereine et réussie.
Quelles sont les questions fréquentes sur les arrêts de travail ?
Voici les réponses aux questions les plus courantes concernant les arrêts de travail durant et après un cancer.
Est-il possible de travailler pendant un traitement ?
Il est parfois possible de travailler pendant certains traitements, comme une hormonothérapie bien tolérée ou une radiothérapie légère, surtout si le poste est sédentaire et que des aménagements sont possibles (télétravail, horaires adaptés). Cependant, pour la chimio, cela est généralement déconseillé, voire impossible. Ce procédé occasionne de la fatigue intense et des réactions indésirables. La décision doit être prise avec votre oncologue, qui évaluera votre condition physique.
Qui décide de la reprise du travail après un cancer ?
La décision finale de reprise du travail est un processus partagé. Votre docteur ou votre oncologue doit d'abord vous déclarer apte et établir un certificat médical. Ensuite, le médecin du travail entreprend une visite de reprise. Il évalue votre aptitude à reprendre votre poste et peut proposer des aménagements si besoin.
Quelles sont les indemnités disponibles durant un arrêt maladie ?
Plusieurs dispositifs sont mis en place afin de compenser la perte de revenus :
- Les IJ du Régime obligatoire
- Le complément de salaire de l'employeur
- Les indemnités de votre mutuelle.
Quelle est la durée maximale d'un arrêt de travail en cas de cancer ?
Il n'existe pas de temps maximal légal fixe pour une cessation d'activité lié à un cancer. Il est déterminé par votre médecin en fonction de votre cas, des cures à entreprendre et de votre capacité à travailler. Un arrêt initial est prescrit, puis il peut être reconduit aussi longtemps que la situation médicale le justifie. Au-delà de 3 ans, le régime peut basculer vers une pension d'invalidité.
Quelle est la durée moyenne d'un arrêt maladie pour cancer du sein ?
C'est très variable, mais on estime une moyenne entre 12 et 18 mois. Ce temps dépend du protocole de soin (chirurgie seule ou associée à la chimio), de la tolérance aux traitements, de la nécessité de reconstructions et de la nature du poste de travail.
Quels sont mes droits quand j'ai un cancer ?
Si vous avez une tumeur, vous avez droit à :
- une protection de l'emploi
- une absence de délai de carence (cela concerne le versement des IJ)
- une obtention d'une ALD avec une prise en charge à 100 % des soins
- un aménagement de votre poste de travail à la reprise
- un mi-temps thérapeutique garantissant une reprise progressive.

Synthèse sur les droits et aides pour les malades du cancer
Un employé cancéreux fait souvent face à un désappointement. Pour être en mesure d'affronter cette situation la tête haute, il est important de savoir que faire. Afin de concentrer toute votre énergie sur votre rétablissement, prenez tout de suite l'initiative de déclarer votre incapacité, d'assurer toutes les démarches administratives affiliées et choisir le meilleur procédé de cure. Renseignez-vous auprès des professionnels compétents sur les délais de convalescence, les aides disponibles (psychologiques, sanitaires, financières…).
